“…L'émancipation totale de l'esprit est inconcevable sans ce préalable. [] L'imagination n'a pas encore pris le pouvoir, aussi bien entre les murs de la Sorbonne, de l'Odéon ou des Beaux-Arts qu'à l'extérieur où continue de régner à coups de matraque l'ordre bourgeois. [] La situation de l'esprit y demeure tout aussi précaire car il n'y a pas de solution isolée pour une culture nouvelle et un art nouveau' dans le cadre de cette société. [] La liberté d'expression ne saurait 'être acquise par l'agitation clownesque des uns et l'opportunisme des autres, jouant sur les planches une comédie de la révolution. [] Il ne peut être question pour nous de laisser s'établir de confusion entre un pseudo Front Révolutionnaire des Artistes proclamé aux Beaux-Arts et qui n'est tout au plus qu'un ramassis de circonstance d'artistes et de critiques de tous bords, et un FRONT des ARTISTES REVOLUTIONNAIRES pour la construction duquel nous entendons nous battre. [] Ce combat passe nécessairement par la lutte contre l'asservissement des forces créatrices par les bourgeoisies nationales et les bureaucraties, contre toute forme d' art engagé. [] La défense de la liberté demeure pour nous dynamiquement liée à son invention. [] En 1968, la révolution reste à faire et tout comme
André BRETON et Léon TROTSKY en 1938, nous voulons: [] L'INDEPENDANCE DE L'ART - POUR LA REVOLUTION [] LA REVOLUTION - POUR LA LIBERATION DEFINITIVE DE L'ART [] Paris, le 28 mai 1968 [] Le Comité d'action pour la construction d'un FRONT des ARTISTES REVOLUTIONNAIRES…”
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